LES RUINES DE LA MEMOIRE

Description

Extrait : Quand mon histoire se consumait à petit feu et que mes cendres se dispersaient aux quatre coins de la terre, emmenées par un vent ailé, j’essayais malencontreusement d’oublier que cette expiration enivrante me fut insufflée par une source en ébullition, haletante. Une aquarelle de couleurs fétichistes m’enveloppa à ces heures perdues pour émettre un plaisir familial, mais l’entremetteuse révélation apprivoisa mon âme.

C’est donc ainsi, dans ce reste de semi- conscience que je me réserve tant qu’il est encore temps ; immobilisant l’accès de mon cerveau bouillant à cette dame vêtue de haillons blancs et de mots dénonciateurs, qui

9inexorablement poussent mon humanité à l’extérieur de ce sanctuaire en vestige.

Mon esprit retranché dans ses débris, blotti dans un moment de créativité, imagine que la libération cauchemardesque de ma vie me servira à redorer ma lucidité. Mais pardi, cette incertitude ne vaut pas un penny !

Et c’est sur le parvis de cette église que j’accomplirai mon œuvre fortement attachée à ses loyaux sévices, la Bible dans la main gauche et le cœur posé sur l’autel en guise de sacrifice.

De mon passé encore bien présent, je dénoncerai ce chemin d’Eucharistie que j’empruntai, bâillonné et aveuglé par la foi en Dieu de ma mère.

L’avantage que j’ai d’être croyant sur ce culte, implique à ma dévotion le partage.

Or, ce n’est pas dans une crèche que je naquis, mais dans une banlieue marquée d’une croix rouge par le fer chaud du délabrement industriel, créant une situation de précarité où le chômage força mon père à vendre son habitation et à trouver refuge dans une tour de béton.

Là, mon père,…